Je viens de récupérer ce sujet que j'avais écrit sur Farandol's (avant sa fermeture définitive).
Lorsque je retourne dans le petit village savoyard que j'ai quitté à regret pour venir m'installer en banlieue parisienne, les gens me disent tous "tu dois être bien malheureuse là-bas dans le bruit, la foule etc..." Oui, c'est vrai, vivre là-bas n'est pas toujours drôle. Mais il ya quand même quelques points positifs.
Un exemple.
Il y a deux ou trois ans, je me suis rendue dans un salon consacré à la poupée et à des sculptures de poupée à Sèvres (juste à côté de Paris). C'est un peu difficile à expliquer. Il y avait des poupées de la maison Götz, de Sylvia Natterer, de Ruth Treffeisen, d'Eloïse et de beaucoup d'autres créateurs et créatrices. Et parmi tous ces gens qui, on va dire, ont une vision et une création classique de la poupée, se trouvaient des sculpteurs qui présentaient leur vision et leur création de poupée.
C'était une nouvelle manière d'appréhender la poupée. Etonnante et un peu.. dérangeante, surtout pour moi qui adore les poupées Corolle
Comme je suis plutôt d'une nature curieuse, j'ai pris mon temps pour admirer chaque oeuvre présenté et discuter avec son créateur.
Et c'est comme cela que j'ai rencontré Malou Ancelin.
Elle n'était pas une inconnue pour moi, bien sûr, puisqu'elle a collaboré à deux reprises avec Corolle. Elle est la "maman" des trois Lili nées en 1998 et de trois autres poupées aux visages mélancoliques (Marie, Lola et Manon) nées en 1988.
Après avoir longueuement parlé de ses nouvelles créations et de sa carrière, nous avons abordé le sujet des poupées Corolle. La discussion a été passionnante et j'ai appris beaucoup de choses sur mes poupées préférées !
Et puis Malou Ancelin m'a accompagné à l'autre bout du salon et m'a présenté un monsieur charmant. Il s'agissait de Pierre Durdilly, celui qui a sculpté les poupées Clodrey de 1974 à 1979 et surtout les poupées Corolle de 1981 à 1995 ! C'est le "papa" de Bébé Chéri.
Quelles rencontres exceptionnelles le même jour ! J'en avais complètement oublié les bouchons, le métro bondé et tout le reste ![/i]
Pierre Durdilly est mort le 14 juillet 2008 des suites d'une longue maladie.
Après son départ de chez Corolle, il a travaillé chez Mundia et chez Berchet. Calin malicieux est une des dernières créations de M. Durdilly pour Corolle. Il y a quelquefois des ressemblances entre des poupées de ces différentes marques. Elles ne se sont pas copiées, elles avaient juste le même sculpteur !!
Le jour où j'ai rencontré Pierre Durdilly, il m'a expliqué que pour reconnaître ses créations chez Corolle, il suffisait de regarder dans le cou des poupées. Si à côté des chiffres, vous trouvez aussi un symbole fait de deux petits ronds supersposés, comme un 8, mais les ronds ne se touchant pas, c'est la griffe de Pierre Durdilly.
Sa collaboration avec Catherine Réfabert a été très étroite. Dans une confèrence que M. Durdilly a donné en novembre 1997, il disait d'elle "... Mon histoire de Corolle n'est pas tout à fait la même que celle de Catherine Réfabert et réciproquement. Mais chacun emprunte à l'autre. Chacun gardera, qu'on le dise ou non, qu'on le veuille ou non, l'empreinte de l'autre."
Lors de notre grande discussion au Salon, il m'a raconté certaines anecdotes et petites histoires concernant son travail chez Corolle.
M. Durdilly était un artiste en poupée. Une grande partie de sa vie professionnelle a été consacrée à la poupée industrielle. Mais à côté des poupées-jouets, il a laissé libre cours à son imagination et à son talent pour créer de véritables objets d'art. Ce sont, par exemple, de drôles de poupées "Cloches" qu'il exposait justement ce jour là à Sèvres.
Je voulais rendre hommage à ce grand monsieur de la poupée